Sexe, capitalisme et critique de la valeur

Pulsions, dominations, sadisme social

Patrick Vassort Richard Poulin


Pour Sade (1740-1814), l’homme a le droit de posséder autrui pour en jouir et satisfaire ses désirs ; les humains sont réduits à des objets, à des organes sexuels et, comme tout objet, ils sont interchan­­­gea­bles, par conséquent, ano­nymes, sans indivi­dualité propre. Ils sont instrumentalisés pour que le dominant puisse assouvir ses fan­tasmes d’asservissement. Sade annonce l’avènement de la société pro­duc­tiviste. Son monde reflète le mécanisme de production, avec son organisation, ses représentations, ses symboles, ses différentes formes de rationalisation, une économie politique de la production corporelle, favorable à l’objectivation des femmes et à leur soumis­sion sexuelle, piliers de la modernité capitaliste. Sade est moins un auteur « subversif » qu’un prophète du capita­lisme sexué.

« C’est la valeur qui fait l’homme », soutient Roswitha Scholz. Le capitalisme, c’est-à-dire le règne de la loi de la valeur, a donc un sexe. La société bourgeoise se fonde sur une dissociation entre la sphère de la production et celle de la reproduction (sphère publique versus sphère privée), tout au profit des hommes comme sexe dominant et du Capital. Le sadisme social con­centre certains des éléments constitutifs de la mar­chandise : aliénation, réification, dépossession, appropriation et servi­tude, sur la base d’une violence sexuée qui rend pérenne les rapports de domination et de soumission.

S’inscrivant dans le cadre de la Théorie critique de la valeur (Wertkritik ), Gérard Briche, Ronan David, Anselm Jappe, Robert Kurz, Nicolas Oblin, Roswitha Scholz et Johannes Vogele collaborent à cet ouvrage dirigé par Richard Poulin et de Patrick Vassort.

Traduit en castillan, publié chez Dones d’Enllaç, 2012.

192 pages

Prix : 17,95 $ | 20 € | PDF 13,99 $

Format : 12,7 x 20,32 cm

Janvier 2012

ISBN 978-2-923986-04-3