D’abord parus sous forme de chroniques puis de blogues entre 2017 et 2022, les textes qui sont réunis ici prêtent difficilement à rire. Leur auteur, Léo-Paul Lauzon, s’il est notamment connu pour son franc-parler, n’est pas non plus dénué de tout humour, ni étouffé par l’esprit de sérieux. Seulement, comment garder le sourire devant la patiente, mais non moins violente, destruction des services publics? Comment conserver sa joie face à la médiocratie lancinante dont fait preuve la classe dominante ? Comment demeurer enthousiaste, surtout, quand l’on constate, jour après jour, que les inégalités n’en finissent plus de tuer ?
La réponse : il faut soit bénéficier du démantèlement tous azimuts de l’État social, soit verser dans une forme ou une autre de je-m’en-foutisme. Or, Lauzon se refuse à cette alternative morbide, car il est de ces gens qui, malgré la catastrophe qui n’en finit plus, ne désespèrent pas de transformer le monde. Comme d’autres, en effet, il croit encore à la solidarité et à l’émancipation. Comme d’autres, il s’emploie donc à débusquer les contradictions du discours dominant – celui des politiques d’une part et des grandes entreprises de l’autre –, afin de lui opposer un contre-discours, de gauche celui-là.