L’ère de l’Homme, ou Anthropocène, est caractérisée par l’ensemble des activités humaines qui ont une incidence globale sur l’écosystème depuis la révolution industrielle. Puisque les femmes n’ont pas joué un rôle important dans l’« Anthropocène » en raison de leur absence de pouvoir de décision économique, politique et social, Catherine Albertini conteste ce concept au profit de celui d’Androcapitalocène, soit l’ère du capitalisme patriarcal, afin d’apporter un éclairage nouveau sur le rôle des femmes, notamment des écoféministes, dans l’organisation des luttes pour combattre la catastrophe écologique.
Elle montre comment le capitalisme primitif a affaibli le statut des femmes, les a expropriées des terres communales et de leurs savoirs, comment son bras armé – la science occidentale – a réifié les femmes et la nature, comment le colonialisme lui a permis d’envahir la planète, d’en organiser le pillage des ressources et d’ériger son modèle de développement de façon hégémonique en tant que progrès universel. Elle fait état des résistances des femmes des pays du Sud au capitalisme néolibéral patriarcal.
L’écoféminisme prend en compte nos rapports au monde vivant aussi bien humain qu’animal et à l’environnement – au sens large – pour les transformer radicalement en mettant en évidence leur interdépendance afin d’en finir avec les désastres de l’Androcapitalocène.