Cet ouvrage décapant propose des réflexions à vif sur quelques sujets brûlants, des angoisses de la disparition des francophones aux luttes autonomistes des peuples autochtones en passant par la marchandisation de la culture populaire. Il s’agit ici de scruter la vie politique québécoise par le bout de son épaisseur culturelle, dans ses particularités, ses couleurs, ses expressions, ses manies.
La première partie de l’ouvrage propose une incursion dans la fabrication du complexe identitaire québécois, abordant le souverainisme paranoïaque, le « Code de vie » de Hérouxville et la xénophobie bien-pensante de la droite nationaliste québécoise contemporaine. La deuxième partie se penche sur l’intersection de la culture et du capitalisme. D’abord par une analyse des radios-poubelles, puis par l’examen de la cuisine-marchandise de Ricardo, des festivals-marchandises et, enfin, par une discussion sur les réseaux sociaux au sujet des riches et des pauvres. La dernière partie aborde de manière transversale la question de la colonisation et de l’impérialisme en Amérique française. Distinguant souveraineté et indépendance, l’auteure analyse l’échec électoral du PQ en 2014, la position politique des traditionalistes innuEs et atikamekw, une œuvre de Robert Lepage sur l’indistinction entre colonisateurs et coloniséEs dans la subjectivité québécoise et termine sur quelques pistes concernant les significations possibles de l’idée d’indépendance.
Des propos à la fois méchants et candides, exempts de tout snobisme et résolument anarchistes.