Au moment où le monde s’interroge sur l’avenir du Venezuela, cet essai propose une analyse méthodique de la révolution bolivarienne impulsée par Hugo Chávez depuis 1998. Loin des jugements à l’emporte-pièce, il s’attache à situer ce processus de changement social dans son contexte, en revenant sur l’histoire du Venezuela tout en appréciant sa dynamique interne, ses promesses comme ses défis, ses côtés lumineux comme sa part d’ombre.
Depuis son arrivée au pouvoir, Hugo Chávez a présidé à la mise en œuvre d’une nouvelle Constitution, à l’organisation de formes inédites de démocratie populaire, à de nombreuses réformes sociales au profit des couches populaires ainsi qu’à la nationalisation de certaines industries clefs. Il a promu l’unité sud-américaine contre la politique impérialiste du gouvernement états-unien et a multiplié les initiatives de collaboration régionale (ALBA, Banque du Sud, etc.). Cependant, il n’est parvenu à ces importantes transformations qu’en se heurtant à des forces de droite vindicatives, soutenues en arrière-plan par les États-Unis, et sans se résoudre à faire sauter une série de verrous institutionnels et économiques qui en paralysent l’approfondissement et en restreignent le caractère démocratique et participatif.
Le Venezuela de Hugo Chávez porte en lui des contradictions sociales et politiques pouvant déboucher aussi bien sur un approfondissement du processus révolutionnaire que sur un retour en arrière extrêmement préjudiciable pour l’avenir du peuple vénézuélien. Il apparaît donc comme un véritable laboratoire politique pour l’élaboration d’une stratégie de rupture, d’autant plus qu’en Amérique latine, les yeux sont tournés vers ce pays qui a osé défier les États-Unis. Il mérite donc qu’on s’y arrête avec toute la rigueur nécessaire.
Cet ouvrage offre l’occasion de réfléchir en profondeur à ce que peut être un processus révolutionnaire au 21e siècle.