Dans la foulée des accusations découlant du mouvement #MoiAussi, Thérèse Lamartine trace le portrait de plus de 60 agresseurs sexuels notoires. Des prédateurs qui, drapés dans leur pouvoir, ont abusé pendant plusieurs années de dizaines de femmes et d’enfants, mais aussi d’hommes, souvent sous les yeux délibérément clos de leurs proches ou, comme dans le cas de Gabriel Matzneff, avec l’aval de l’élite bien-pensante.
Un portrait d’ensemble n’avait pas encore été établi. Une réflexion sur l’incapacité des différents systèmes de justice à juger de telles causes, sur les stratégies de défense utilisées par les accusés, sur les séquelles psychologiques infligées aux victimes s’exposant publiquement en portant plainte n’avait pas été encore menée avec un tel degré d’acuité.
Thérèse Lamartine dresse un état des lieux, bien qu’incomplet, parce qu’en perpétuelle évolution (plusieurs procès sont en cours et d’autres suivront) et livre un constat atterrant, qui dérange, qui glace le sang. Personne ne peut rester insensible devant tant de souffrance et imperméable au déni de justice qui frappe de trop nombreuses victimes.
Son livre fait œuvre plus qu’utile tellement il contient de matière à la recherche et à la réflexion, pavant la voie à des travaux futurs. Il permet également de sensibiliser les personnes qui ont eu la chance de ne pas avoir été prises au piège de ces prédateurs sexuels.