En 2011, Florence Montreynaud lance Zéromacho, un réseau international d’hommes engagés contre le système prostitueur. Un an plus tôt, à Paris, un mot la heurte en pleine rue. Un mot d’une affiche, une publicité pour une série sur Canal+, Maison close : de belles jeunes femmes dans un décor de luxe, avec le slogan « Les hommes rêvent d’y entrer, elles se battent pour en sortir ». Cette nostalgie pour les bordels l’agace, avec sa complaisance qui masque le sordide, mais autre chose la choque. Elle relit le slogan et voit rouge. À cause du premier mot : « Les hommes rêvent d’y entrer… » Les hommes ? Tous les hommes ? Toujours et partout ?
Que des hommes rêvent d’entrer dans un bordel, c’est incontestable. Que ce fantasme soit un universel masculin, c’est faux. Non, les hommes ne sont pas tous les mêmes. Non, ils n’ont pas tous des fantasmes de domination sexuelle et ne rêvent pas tous de profiter d’autrui parce qu’ils peuvent payer. « Les » hommes ? Non : des hommes ! Certains hommes. Et les autres ? La majorité des hommes, en France comme au Canada, n’ont jamais payé pour un acte de prostitution et n’envisagent pas de le faire.
Des hommes disent non à la prostitution : une centaine s’expriment dans ce livre. Dans 18 pays, de l’Espagne à la Finlande, de l’Allemagne à la Turquie, l’autrice a récolté des témoignages marquants et a aussi enquêté sur le « modèle suédois ». Ces hommes du réseau Zéromacho affirment qu’un autre monde est possible, où la valeur de l’être humain sera supérieure à celle de l’argent, où les rencontres sexuelles signifieront un partage de désirs et de plaisirs.
Dans un monde d’égalité, il n’y aura pas de prostitution !