Comment stimuler les étudiant·es ? Comment apprendre des un·es et des autres dans une salle de classe, aussi bien apprenant·es qu’enseignant·es (communauté d’apprentissage) ? La pédagogie radicale émancipatrice ne doit-elle pas mettre l’accent sur la reconnaissance des un·es et des autres pour dynamiser le processus d’apprentissage ? Comment déconstruire les relations existantes entre races, classes et genres ainsi que faire prendre conscience de la production et de la perpétuation des systèmes d’oppression et de domination ?
Si bell hooks est connue pour son engagement féministe, l’articulation de cet engagement avec les pratiques dans le domaine de l’éducation et de la pédagogie est moins connue, d’où ce recueil d’essais traduit de l’anglais (États-Unis). Il traite de la pédagogie de l’émancipation. Il aborde non seulement l’importance du féminisme et de l’oppression des femmes, plus particulièrement celle des Noires, qui est spécifique, dans les salles de classe, mais aussi le rôle déterminant des classes sociales et des relations raciales ainsi que de la façon dont la pédagogie des opprimé·es (Paulo Freire) peut s’y appliquer. Il traite du rôle de l’enseignement dans ce processus.
Issu des pédagogies anticoloniales, critiques et féministes, qui se sont éclairées mutuellement, Apprendre à transgresser se distingue de beaucoup d’ouvrages féministes et de pédagogie dans la mesure où il déploie la théorie en pratique de l’enseignement et concourt à la transformation de la salle de classe en lieu d’émancipation individuelle et sociale.