Ce témoignage, qui débute à la fin des années soixante-dix, dans une petite ville industrielle au Québec, relate l’évolution politique d’un jeune militant dans la vingtaine, alors qu’il s’investit de plus en plus dans une organisation marxiste-léniniste. Gilles Morand explique dans le détail la vie interne de la Ligue communiste (marxiste-léniniste) du Canada, devenu plus tard le Parti communiste ouvrier, la plus importante organisation maoïste du Québec.
Décrites parfois de façon sarcastique, les méthodes de travail et les habitudes de l’organisation sont expliquées selon les différents contextes de lutte. Le déroulement des réunions, la camaraderie, la clandestinité, la diffusion des publications, les grandes assemblées, les manifestations, le recrutement, le rôle des membres dans une organisation fortement hiérarchisée, les rapports entre les camarades, les histoires d’amour, l’activité politique dans les lieux de travail et dans les groupes populaires, etc., toutes ces dimensions sont abordées tour à tour sans complaisance. La ligne politique de l’organisation est exposée dans ses grandes orientations ainsi que ses liens avec les « partis frères » au plan international, son combat idéologique contre les autres groupes communistes au Canada, ses dissensions internes, puis son ascension et son déclin au début des années quatre-vingt au moment où elle a dû affronter ses démons intérieurs (la question nationale, le féminisme, la démocratie, etc.) et extérieurs (la politique de la Chine populaire, le schisme de ce pays avec l’Albanie d’Enver Hoxha, le génocide des Khmers rouges au Cambodge, etc.).
Un récit captivant d’un militant qui espérait changer le monde et qui a donné beaucoup sans pour autant y arriver.