L’enseignement de l’histoire fait l’objet de débats – souvent de heurts – depuis plusieurs années au Québec. L’implantation du Renouveau pédagogique au début des années 2000 ainsi que le programme de formation en Histoire et éducation à la citoyenneté, mis en œuvre en 2007, ont suscité la controverse. Certaines personnes dénonçaient ces réformes parce qu’elles négligeaient la mémoire collective québécoise. D’autres l’approuvaient parce qu’elles mettaient le développement de l’esprit critique des élèves au centre de leurs objectifs.
Les polémiques sur ces questions ont trouvé un écho autant dans les cercles universitaires que dans l’espace public. L’enseignement de l’histoire doit-il contribuer à la transmission de la mémoire et à la construction de l’identité nationale ? A-t-il seulement le pouvoir de le faire ? Comment mettre en application les programmes ? En fonction de quels critères, valeurs ou idéologies ?
Les unes et les autres se sont accusées mutuellement de détourner le sens de l’histoire et de son enseignement. Tout cela sans que l’on s’intéresse vraiment à ce que les enseignantEs pensent des objectifs de l’enseignement de l’histoire et de la place que la mémoire collective y tient. En dernière analyse, ce sont les enseignantEs qui interprètent et mettent en application les programmes de formation. Si on ne sait pas ce que ces pédagogues pensent du programme, on sait, en fait, très peu de choses sur l’histoire qui est réellement transmise à nos élèves.
Cet ouvrage vise à corriger cette lacune.