Le Programme de transition a pour objectif « la mobilisation des masses autour des revendications transitoires comme préparation à la prise du pouvoir » afin d’abolir toute forme d’exploitation et d’oppression. Il a été adopté lors du congrès de fondation de la IVe Internationale en 1938, à la veille de la Deuxième Guerre mondiale. À cette époque, le mouvement ouvrier est en plein recul. Il a subi des défaites décisives en Italie et en Allemagne, avec l’avènement des pouvoirs fasciste et nazi, en Espagne et en France, avec la faillite des Fronts populaires, en Chine avec le fiasco de sa deuxième révolution. Ce qui pave la voie à la barbarie de la guerre mondiale. Or, ces défaites auraient pu être évitées. Elles étaient en grande partie le fait des politiques mises en œuvre par les Partis sociaux-démocrates et staliniens (« communistes »). C’est pourquoi le Programme de transition commence par ces mots : « La situation politique mondiale dans son ensemble se caractérise avant tout par la crise historique de la direction du prolétariat. »
Cette crise est toujours d’actualité. C’est la raison pour laquelle le comité ÉtudiantEs socialistes de l’UQAM – en collaboration avec Alternative socialiste (section québécoise du Comité pour une Internationale ouvrière) – estime important de présenter le Programme de transition et sa méthode aux militantEs des mouvements sociaux et ouvriers. Car ce texte constitue une arme pour les luttes actuelles grâce à sa compréhension des expériences et des leçons accumulées par le mouvement ouvrier international. Il s’adresse, entre autres, aux gens pour qui l’approche des « réseaux informels » ou des groupes affinitaires ne représentent ni un programme de lutte ni une stratégie offrant des solutions pour résoudre les graves problèmes de l’heure.