Le 21e siècle est d’ores et déjà placé sous le signe d’une conjonction sans précédent de crises sociale, sanitaire, économique et environnementale. La catastrophe n’est plus devant nous, elle grandit autour de nous et menace de se muer en cataclysme.
La pandémie de la Covid-19 en est un symptôme supplémentaire. Depuis quelques décennies, de nouveaux virus « sautent » de certaines espèces sauvages à la nôtre déclenchant des zoonoses. Comment peuvent-ils franchir la barrière des espèces ? Parce que la distance entre les animaux porteurs et l’Homo sapiens est affaiblie du fait des pratiques extractives et productivistes : élimination des écosystèmes naturels, déforestation, orpaillage, industrie de la viande, monocultures et commerce des espèces sauvages. Quant à la propagation des virus, elle est facilitée par la mondialisation néolibérale qui accentue la division internationale du travail (transports, délocalisation, etc.).
Après avoir dressé un état des lieux de la crise écologique, Daniel Tanuro montre que l’accord de Paris pour une stabilisation du réchauffement au-dessous de 1,5 °C par la voie de la « neutralité carbone » est sous-tendu par un projet délirant : le « dépassement temporaire » du seuil de dangerosité compensé par le déploiement ultérieur de technologies censées refroidir le globe, puis il examine les biais idéologiques de la recherche scientifique, entre autres, les présupposés de la modélisation mathématique du climat. Il explique les raisons fondamentales de l’incompatibilité entre capitalisme et écologie. Pour lui, l’espoir réside dans le développement de l’alternative écosocialiste avec sa vision du monde, son programme et sa stratégie pour combler le gouffre entre la radicalité si nécessaire et les niveaux de conscience actuels.