En 2000, la caisse populaire Desjardins de Ripon disparaissait au profit d’un comptoir qui, à son tour, était fermé en 2010. En décembre 2017, la caisse fusionnée de la Petite-Nation apprenait à la population qu’elle allait fermer le guichet automatique du village. Ce processus d’élimination graduelle des services a été réalisé dans un bon nombre de zones rurales du Québec.
Ce livre raconte et analyse la lutte des membres de la caisse contre le Mouvement Desjardins pour tenter de sauver ce dernier point de service à Ripon. Pendant cette lutte, les membres qui contestaient cette décision ont dû affronter la haute direction des caisses ainsi que la Fédération Desjardins. Ces sociétaires ont créé des liens avec d’autres membres du Mouvement partout dans les zones rurales du Québec qui ont subi également de telles fermetures et qui ont dû monter au front pour tenter en vain de garder un dernier service de proximité.
Des entrevues avec d’autres sociétaires, des membres de conseils d’administration et d’ex-membres du comité de supervision ont permis de mieux saisir de ce qui reste de la démocratie chez Desjardins et de son esprit coopératif.
Contrairement aux banques, qui sont des sociétés par actions ayant pour objectif de réaliser des profits par des opérations financières et de crédit, le Mouvement formait un réseau de coopératives qui, à l’origine, poursuivait une mission de nature sociale. Ce n’est vraisemblablement plus le cas, puisque les caisses « populaires » ont subi une bancarisation et, par conséquent, une érosion de leurs principes coopératifs et démocratiques. Les villages en paient le prix fort.